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Je suis la « T » de LGBT

Au sein de la communauté LGBT+, je fais partie de la famille des « T ». Ces personnes transgenres qui ne se sentent pas bien dans leur peau ou ne peuvent simplement plus vivre avec le sexe assigné à la naissance.

Ces personnes dont on a souvent du mal à comprendre les comportements juste parce qu’elles diffèrent d’une soi-disant norme. On ne s’est pas réveillé un beau matin en se disant « Tiens, ce serait sympa de changer de sexe ! ».

A aucun moment nous n’avons choisi cet état de fait, nous subissons ce mal parfois depuis l’enfance. Au-delà de cette souffrance intérieure, il va nous falloir affronter le regard des autres, le corps médical, l’administration… Pour vivre en accord avec notre genre, nous avons très souvent recours à la médecine qui détient encore un pouvoir absolu sur nos corps. Il s’agit d’un parcours du combattant que seule une minorité entame tellement les conditions sont difficiles.

Chers psychiatres, laissez-nous vivre, nous ne sommes pas malades même si vous semblez croire le contraire. Le passage chez vous est tout de même obligatoire, rien ne peut se passer sans votre autorisation ! Demande-t-on à une personne homosexuelle de passer devant un psychiatre pour bien confirmer son orientation sexuelle ? On trouverait ceci simplement scandaleux non ? J’ai eu la chance d’échapper à ce système en allant me faire opérer à Bangkok parce que j’en avais les moyens financiers ce qui d’autant plus scandaleux. Il faut que cela change, que les médecins cessent d’établir des règles sans le moindre fondement juridique.

Pour celles et ceux qui franchissent ce pas, il faudra se frayer un chemin dans l’univers familial et dans le milieu professionnel. A ce stade, il est nécessaire d’agir et non subir, parler, montrer que nous sommes des personnes équilibrées qui n’aspirent qu’à vivre dans la peau qui leur correspond.

Malgré la stigmatisation et la transphobie latente, la vie devient subitement magnifique, extraordinaire, il n’y a pas de mots qui décrivent ce bien-être. Une renaissance que seule une minorité, la partie immergée de l’iceberg, parviendra à obtenir.

Je suis d’une nature profondément positive et optimiste, je vis chaque minute de cette nouvelle vie avec une grande intensité. J’ai bénéficié de conditions très favorables mais ces conditions, je les ai construites au fil des années. La France, pays des droits de l’homme est encore loin d’offrir des conditions favorables à une transition de genre. Les mentalités changent, il s’agit d’un travail de longue haleine que j’ai entamé à ma façon. Donner de la visibilité, montrer à quel point nous sommes heureux dans le genre qui nous correspond.  Changer les mentalités, modifier les relations avec le corps médical, simplifier voire supprimer la partie judiciaire, tel est mon credo ! »

Céline Audebeau

 

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